– C’est fou ! – s’écrie-t-elle. Et elle le répète plusieurs fois pendant la séance.
C’est fou d’être croyant. Moi je suis athée et « Dieu sait » que j’y tiens ! (Oups) Ce n’est que « de mort d’évêque » (Re-oups) que je me trouve à l’église et à la synagogue tour à tour.
Selon que c’est la lignée de mon père ou celle de ma mère qui me rappelle à ce que je dénie !
C’est fou de trouver les enfants d’aujourd’hui hyperactifs. Il sont vivants c’est tout.
C’est vrai que si je garde mon filleul, comme c’était le cas il y a deux jours, je m’hyperactive moi-même à le faire se tenir… propre et doux !
Et c’est fou qu’il me dise je t’aime lorsque je l’embrasse sur son oreiller sur la joue.
Et c’est surtout fou que je ne trouve pas à lui dire o combien je l’aime à mon tour !
C’est fou que je sois ici face à vous depuis presque un an pour mieux aimer mon job, mon mari et cet enfant qui ne sera plus « mon » filleul mais la fille ou le fils à de « ma libération ».
– C’est fou tout ce que vous aurez eu à dire tout ce temps alors que chacune de vos séances y compris celle d’aujourd’hui s’est fait précéder d’un « je n’ai rien à dire » obstiné. – je trouve moi à dire enfin.
Et elle se dit plus que jamais, et elle me dit comme jamais je n’aurai osé entendre me dire de quelqu’un. De l’Autre. De moi-même…
– Cela doit être de dire ce « je t’aime » dont je me protège et je me protégeais.
Et je l’attends encore la semaine prochaine en essayant de me protéger un peu moins de ce qu’elle m’aime et de l’aimer.
Sacré transfert d’affect le seul agissant entre un accompagnateur et son accompagné. Mon chemin de progrès, je crois bien, jusqu’au bout du bout de mon métier d’accompagner. Tout le temps qu’il durera, tout ce temps où vous viendrez encore vers moi pour me demander ce que je n’ai pas.