« Frappe-toi le cœur »
C’est un vers de Alfred de Musset, c’est le titre du dernier roman d’Amélie Nothomb.
Comme pour mon essai « Dessine-moi nous » qui est devenu « La psychologie du collaboratif » aux Editions L’Harmattan lors de sa parution effective en mars 2017, un trouble semble saisir le lecteur. Certains m’ont fait part de l’incompréhension de ce qui est devenu un sous-titre : Dessine-nous aurait été plus approprié. Ce « moi » adressé on ne sait pas qui il est. Mon ouvrage effectivement s’adresse au moi. Le nous n’existe pas. Le nous est un désir du moi. C’est ce que l’ouvrage tente d’éclairer pour chacun. Les défenses du moi sont explicitées et des exercices permettent de les repérer pour chaque lecteur. C’est seulement après avoir apprivoisé ses propres défenses, relatives à l’environnement de la petite enfance, que le désir d’aller vers l’autre, les autres, de faire oeuvre commune ou, du moins, prendre soin des biens communs, cela peut advenir.
Dans le roman de Nothomb, ce « toi » est aussi le sujet de l’intrigue : toi qui vas frapper au coeur des choses qui es-tu ?
Jusqu’au bout de sa trame on pensera à Diane, la cible de la jalousie, vengeresse, chasseresse de sa mère « aveugle et folle » : Marie.
Diane, et son lecteur attentif, comprendra vite que la jalousie est rivalité, courroux et admiration tout autant, que la haine est le revers de l’amour. Et que l’indifférence pour son enfant, l’ignorance de ses dons, ça c’est donner la mort.
Diane gagne la jalousie de l’enfant, Mariel, condamnée à mourir. Puisque sa mère insensible et meurtrière envers elle ne l’est pas envers Diane. Modelée et brisée à la jalousie maternelle, elle s’y prête à nouveau sans le chercher.
C’est cet élan vital de convoitise, de désir extrême qui pousse la jeune Mariel à frapper au cœur de sa geôlière. Et à rejoindre Diane au bout de son impasse percée de ses mains. Les deux femmes sont en amour. Ce sont des parts d’Amélie qui font la paix. Je peux imaginer. Un moi s’élance vers nous, lecteurs, et son désir est contagieux. Nothomb nous offre peut-être son roman plus personnel. Merci à elle de tout coeur. Et à vous, de tout coeur recommandé.
Mon prochain essai est déjà écrit, à quatre mains avec André de Châteauvieux : érotiser l’entreprise, pour des rapports professionnels sans complexes. Ça va aller aussi au coeur des choses dans l’univers professionnel. À suivre si vous aimez. Parution 2018. Lancement à l’ICF Nord (International Coaching Federation). À l’atelier du renouvellement de l’accompagnement, sans outils, sans indifférence ni mépris pour l’humain trop humain. Jaloux de le préserver !