Je feuillette Facebook, j’ai la gueule de bois, le marteau de vulcain en guise de casquette. Un hydravion passe on dirait un hanneton obèse. Comme la mer dort à plat ventre, sans même une ride au front, les surfeurs bodybuildés ont troqué leur planche contre des jet skis et ils me raient le bleu. Où j’ai mis le fusil à lunettes. C’est vrai je suis jaloux des jeunes sportifs avec des sourires d’orthodontiste. Moi je suis un intello avec le verbe haut et la braguette ouverte. Je fume, je bois, c’est dimanche, je pense à mourir d’ennui, Dieu n’ à toujours pas honoré mon invitation à déjeuner. Le dimanche est un jour perplexe. De désorientés. Ici on va à la plage, ailleurs on va en forêt, on monte un col, on va faire pipi dans le bocage. On se laisse pousser des ailes mais comme les poules on ne sait pas décoller. Moi j’écris des conneries, le voyage en moi-même. Quoi foutre à la plage à part bouffer du sable et tacher son livre avec de l’ambre solaire ? Si encore mon petit était la on pourrait faire capitaine de pédalo et hisser nos couleurs. On inventerait un drapeau à nous: nos empreintes de mains blanches la petite la grande sur fond bleu. Et voguent les endimanchés et que je t’embroche de la méduse. Saloperies de méduses, c’est toujours ceux qui n’ont pas de cerveau qui viennent t’envahir. Mais mon petit n’est pas la. Non il n’est pas là. Alors dans mon orgueilleuse solitude, avec mon licoul dans le crâne, j’écris une histoire d’ange, je vois des anges partout en ce moment. Un ange à l’aile brisée qui viendrait frapper à ma porte et passerait quelques jours de convalescence avec moi. Je sais, c’est un rêve de centaure, je ferai mieux d’aller à la plage.
Chronique Ajaccienne