Activer le lien
En groupe de pratiques professionnelles relationnelles
C’est la première séance de ce groupe de supervision de pratiques professionnelles relationnelles. Dirigeants, consultants et managers projet dont le lien à l’autre est la base du métier. Et Lui, il est consultant associé au sein d’un Cabinet de transformation des organisations – ce sont ses mots -, et il souhaite, sans plus tarder, partager un « cas d’école » avec l’assemblée.
– Je suis en mission de pilotage auprès d’un organisme public. Ce qui veut dire que, sur des risques bien identifiés, je produis des rapports réguliers, je les finalise avec le Directeur, et ils sont ensuite diffusés. Je constate, par ailleurs, bien de pratiques relationnelles pouvant être améliorées, ce qui, d’après moi, serait davantage déterminant sur les risques que j’ai à surveiller, que les mesures préventives et correctrices actuelles.
Ceci se situe clairement hors périmètre de mon mandat actuel. Qui est de surveiller les critères prédéfinis et en l’état des choses. Je ne sais donc pas si garder ma sensibilité humaine pour moi, ou si partager mes observations, voire en faire des préconisations d’organisation. Et je me dis en même temps qu’au delà du « hors sujet », aussi bien le dirigeant que les cadres tels que je les perçois, ils ne seraient pas prêts à entendre…
– Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?
– Ils me refusent déjà un café ou un repas quand je les y invite ! Et le dirigeant lui même ne conçoit pas de nous retrouver, pour nos points mensuels de restitution, en mon Cabinet pour permettre un recul physique agissant.
Le consultant qui lui fait face ici, en groupe libre d’échange et ressenti, lui suggère de créer un nouveau chapitre en sa mission, qui ferait référence aux « modes de fonctionnement », leurs caractéristiques, et toujours, l’évaluation.
Il lui glisse aussi de plutôt que de « les inviter » en tant que Consultant, et donc, peut-être dans leur esprit, « les acheter » ce faisant, partager spontanément leurs repas et leurs pauses café. Se fondre en eux, pour mieux transformer de l’intérieur et en subtilité.
– Il est vrai que je me trouve bien à part ! Je suis situé dans un bocal. Détaché de leurs espaces communs. Bureau parmi leurs bureaux aurait été déjà plus co-apprenant.
– Il s’agit de quoi au juste ? De mieux travailler pour eux en meilleure proximité ?
– Pas tellement… Au fait je réalise que je m’ennuie, qu’est-ce que je m’ennuie ! Et cela dure depuis septembre et se prolonge jusqu’en juillet !
– Une année scolaire à produire des devoirs, recueillir des évaluations, et peu d’amis pour s’amuser… – Ce lien possible surgit en tête des analystes coachs que nous sommes, animateurs en duo de la vie du groupe et de chaque individu. Coaching individuel en groupe est notre apport.
– Quand je disais « cas d’école » je ne croyais pas si bien dire ! Cela me rappelle bien de choses… Ce serait donc répétition inconsciente la « raison » de ma « souffrance ».
Pratiques professionnelles relationnelles sont autant travail psychanalytique que systémique, d’analyse intrapsychique et intersubjective.
» L’inconscient c’est les autres » et ce groupe qui n’est pas dupe de nous avoir choisi, grandira sans aucun doute.
Et chacun. Et leurs liens.
Ici, et ailleurs.
En faire partie est un lien actif avec demain.