À la séance précédente, en groupe de supervision individuelle de coachs, en groupe et en duo*, elle évoquait ses difficultés au « finish« …
– C’est comme au rugby. – imageait-elle, à sa façon toute personnelle.
– J‘ai la balle, je vois la ligne de but, et je n’ai qu’à l’aplatir. Et je sais l’aplatir ! Mais je ne veux plus me traîner dans la boue…
Là, en séance à nouveau, elle évoque ses yeux gonflés « par on ne sait quelle allergie » et les journées difficiles derrière elle, où la fenêtre, battait en rappel. Une fenêtre grande ouverte par laquelle pouvoir passer…
– Car en mes rêves les fenêtres sont barrées, et j’étouffe de l’intérieur, et de ceux qui m’y possèdent et brandissent couteau à la main.
Je préfère encore les entailles, de la vitre, que je dois casser, ou de l’autre, qui peut m’atteindre et me briser le cœur, que de m’écraser au sol un jour d’hiver.
– …
– Mon père faisait ça avec ses chiens… Il les aplatissait à terre le museau dans leurs déjections pour leur apprendre la propreté… Et moi il me faisait de même, sur mon cahier de devoirs de maths ratés. Ma joue tout contre l’encre qui doit couler…
Et je m’étonne d’avoir des problèmes avec mes comptes de coach indépendant !
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Sous la cape de chaque difficulté, des plus bénignes aux plus graves, dans notre vie et sur le métier, se trouve, a l’origine, une violence, ordinaire ou relevante.
Et c’est de scène en scène – contemporaine, rêvée, obscène – que le filet se détricote.
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Annaëlle est accompagnée tout en évocations et en libres associations pour permettre à ses problèmes apparents de trouver solide fondement. Et délester la charge affective qui s’y prend.
Et la « cape » est son expression à elle, et qui émaille et scande le récit de ses problèmes :
– Je ne me croyais pas cap’, je veux dépasser le cap, il suffit de garder le cap…
– Quel cap ? – s’en inquiète la coach qui en groupe de pairs se retrouve depuis peu à ses côtes, et qui découvre, surprise, peut-être, la répétition polysémique que l’association libre retient aussi à ses filets.
Annaëlle la rassure :
– Etre capable, franchir la limite, persévérer…
Mais il flotte dans la pièce la cape… Le voile sur un phallus regretté ?
Manque de petite fille plutôt que de femme assumée.
Est-ce supervision le lieu ? J’ai tendance à penser que si l’on accompagne c’est qu’il y a accompagné, et qu’il mérite hommes et femmes libres et entiers.
A suivre. Puisque toute analyse est à créer. En présence. En psychodrame analytique assumé quand l’accompagnateur a fait ce même travail d’analyse sur lui et possède le cadre intériorisé.
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